Le Yoga est une science pragmatique dont l’origine se perd dans la nuit des temps.
De
nombreux documents témoignent qu’autrefois, les techniques de Yoga
étaient transmises à travers toutes les civilisations, dans l’espoir de
garantir et d’augmenter le bien-être de l’homme, sa santé, son bonheur,
sa qualité de vie.
Le Kundalinî-Yoga tire son nom du
terme Kundalinî, qui, selon cette science, sert à désigner une énergie
essentielle présente en chaque être humain et qui se loge le long d'un
canal principal (Sushumnâ) localisé dans la colonne vertébrale, au
centre de la mœlle épinière, depuis le sacrum jusqu'au sommet de la
tête.
Le Kundalinî-Yoga vise à l'éveil de la conscience du Soi
par la maîtrise de cette énergie, la Kundalinî, par la pratique d'asanas
(posture), de pranayamas (techniques de souffle), de bhandas
(fermetures, contractions) et la récitation de mantras.
On l'a
aussi nommé Râja-Yoga car était réservé à la noblesse, à l'élite (de la
racine sanskrite râj pour "roi", "royal"), reconnu alors comme la "voie
royale" vers l'épanouissement de la conscience.
Dans la tradition
yogique indienne, le Kundalinî-Yoga était en effet reconnu comme une
pratique puissante liée à la tradition tantrique, avec la réputation de
donner accès à des pouvoirs occultes et surnaturels (ou siddhis). Le
Kundalinî-Yoga fut par conséquent longtemps associé aux Sidhas (ou
Sâdhus) les plus expérimentés, et enseigné de façon confidentielle.
Carl Gustav Jung et le Kundalinî-Yoga
Le
Kundalinî-Yoga fut introduit en Europe par l'entremise de Carl Gustav
Jung au cours de conférences qu'il donna sur ce sujet en 1932 au Club
Psychologique de Zurich, tandis que la discipline était toujours
complètement inconnue en Occident[1]. Cependant, cette découverte resta
purement théorique et ne donna lieu à aucune pratique du Kundalinî-Yoga.
Le Kundalinî-Yoga en Occident
Les
premiers enseignements publics du Kundalinî-Yoga datent de la fin des
années 1960. En effet,c’est Yogi Bhajan, originaire du nord ouest de
l’Inde qui en migrant à cette époque sur le sol américan dispensa les
premiers cours de Kundalinî-Yoga. Yogi Bhajan, fut maître de kundalini
yoga à 17 ans formé par un grand maitre lui-même Sant hazara Singh.
Préconisant surtout le Kundalinî-Yoga pour aider les toxicomanes à
sortir de la dépendance aux drogues[2] (programme SuperHealth, fondé en
1973, qui vaudra à Yogi Bhajan une reconnaissance du Sénat
américain[3]), il diffusa son enseignement vers l’europe puis à travers
le monde entier pendant 35 ans, avec comme objectif de former des
professeurs.
A propos du corps il nous disait :
« Le
corps ne s’étire pas tout seul. Lorsqu’il n’est pas étiré, il se
fragilise, ce qui est source de douleurs et de maladies. Dès lors, pour
garder le corps souple et flexible il est nécessaire de l’étirer. En
étirant les nerfs, vous augmentez votre endurance, en stimulant le
système endocrinien vous préservez votre santé…
L’univers nous a fait don de la vie, et la meilleure chose que nous puissions faire est de l’aimer et de tâcher d’être heureux.
Dans le Kundalini Yoga, nous déployons notre énergie endormie afin de vivre une vie accomplie. »
un yoga hérité de Yogi
Bhajan.
Une Séance Kundalini Yoga
La
pratique de ce Yoga commence par un mantra spécifique, suivie d’un
échauffement puis est composée d’un série d’exercices dynamiques rapides
et en rythme, également de postures fixes, toujours en y incorporant
une respiration pranayama, précise. Celle-ci peut aller d’une
respiration du feu très rapide, en pompant le nombril, à une respiration
la plus lente et profonde possible, et quelquefois avec un mantra
spécifique.
Chaque série, kriya est faite pour agir sur une
fonction vitale spécifique : soit les poumons, la circulation sanguine,
la flexibilité de la colonne vertébrale, de ce fait elle agit également
sur un aspect du mental.
Par la suite vient la séance de
méditation (Yogi Bhajan en a enseigné des centaines de types
différents), qui agissent sur un aspect spécifique du mental et des
émotions, la confiance en soi, la neutralité de l'esprit, l’endurance,
ou sur une faculté psychique spécifique, comme l'intuition, la
créativité.
Enfin, la séance classique de Kundalinî-Yoga se termine comme elle a commencé, par le chant d'un mantra spécifique. Le Sat Nam
La sadhana, ou pratique du Yoga et de la méditation au lever du soleil, est une pratique principale du Kundalinî-Yoga.
De
nos jours, même s'il existe autant de formes de Yoga que de
tempéraments, le Kundalini Yoga semble être particulièrement adapté à
notre société. En effet, la gestion du stress y est nécessaire ainsi que
l'aspiration à s'accomplir et à se réaliser en se connaissant mieux.
Il
séduit par son rythme et ses kryas variés, son côté ludique et joyeux,
même si il est aussi un peu martial par son côté ancestral.
Il
s’adapte particulièrement aux personnes qui souhaitent retrouver de
l’énergie, à travers les postures multiples, traditionnelles, et aussi
par la respiration variée.
Il permet d’éprouver un sentiment immédiat d’oxygénation, il donne la conscience de son corps et de tout son être.
Il
réveille rapidement l’élasticité de notre colonne vertébrale, allonge
notre souffle, calme le mental, amène dans notre corps une joie de
sentir son corps si vivant.
Ce yoga aide généralement à
gérer tout type de stress, à maîtriser et canaliser les émotions, à
prendre du recul sur les difficultés physiques et psychologiques, à
améliorer les comportements dans la vie familiale et professionnelle, à
prendre confiance en soi et à développer un esprit positif.
LA KUNDALINI
Kundalini-Shakti
est le nom donné à l’énergie vitale et fondamentale, elle anime tous
les niveaux de l’être, qu’il soit particulier ou universel. Kundalini
signifie « la lovée ». Cette énergie, présente dans l’individu, est
symbolisée sous la forme d’un serpent qui réside dans le centre subtil
de la base de la colonne vertébrale. Ce serpent est, dit-on, enroulé
trois fois et demi autour d’un Linga noir (le Svayambhu Linga), sa tête
reposant, endormie, sur le sommet du linga.
Le Linga de la base,
de couleur noire, est vu comme une pierre oblongue, édifiée vers le
haut. Il contient tout ce qui existe sous son aspect inconscient et
inconnu. Linga signifie ‘phallus’ ou plus généralement ‘signe
distinctif’ et encore plus fondamentalement : ‘singularité’. Svayambhu
signifie ‘né de lui-même’ ou ‘auto-engendré’, à savoir quelqu’un qui n’a
pas de parents, n’a pas d’origine connue, ou plus fondamentalement qui
n’est pas conditionné par quelque chose qui lui serait extérieur.
L’énergie
de la Kundalini réside endormie dans les profondeurs de l’être. Elle
dispense de ce fait un poison de somnolence (Vishà) qui engourdit
l’individu et le maintient vivant comme dans un rêve. Mais ce serpent,
dit-on, ne dort que d’un œil, et il se trouve en fait intéressé par
certaines expériences qui, si elles se manifestent chez l’individu, vont
alors comme le réveiller, et le faire se dresser. Ces expériences
peuvent être provoquées par le Yoga, mais également par les épreuves de
la vie elle-même. Elles ont toutes en commun d’être reliées à des
énergies intenses et extraordinaires, ces énergies mobilisant, d’une
manière ou d’une autre, la vitalité profonde de l’individu (Ojas).
Le
réveil de Kundalini-Shakti est justement la visée principale du Yoga
tantrique. Ce réveil peut être provoqué de manière graduelle ou brusque,
s’accompagner de connaissance ou laisser dans l’expectative. Ce réveil
peut prendre différentes formes selon les individus et les moments de
l’expérience, il peut prendre une intensité plus ou moins grande et
manifester chez l’individu des symptômes différents. Ce réveil se
réalise par des étapes plus ou moins longues au cours du temps, de la
pratique, de la vie même de l’individu pour finalement se réaliser,
dit-on, inévitablement au moment de la mort. Ces étapes sont comme
autant de niveaux de l’énergie, qui s’étagent sous la forme de
différents plexus (Chakra) le long de l’épine dorsale. En définitive, ce
réveil échappe à toute logique et reste une expérience hors norme qu’il
est impossible de codifier clairement.
Les textes et toutes les
expériences relatées s’accordent toutefois pour donner une définition,
semble t-il concordante, de ce réveil de l’énergie primordiale. Elle est
alors décrite comme la manifestation d’une énergie ascendante qui
remonte le long de la colonne vertébrale pour s’épanouir, s’il y a
expérience complète, jusqu’au sommet du crâne, dans le ciel de la
conscience. À ce niveau, le réveil de l’énergie latente devient alors le
véritable « éveil » de l’individu à sa propre nature.